ETATS DE ...

1.
... FANTASMES 


VULVEKEPIS et j'en passe sur les pavés de Bruxelles    kleine déesse Baubô      jusque dans le cœur des égouts,         volutes de phéromones,         voûtes souterraines tapissées de sueur,         l'odeur des sexes,         partout !
   
Ma mère, un poulpe ?!     Aspirées dans les tubes de la capitale. Ma tête est un ovaire. La Seine est un lit de caviar immobile / milliards d’œufs stériles.     On les grille à coups de hanches dans les yeux !        Je plonge et je glisse entre les billes molles. J'en ai plein la bouche.     J'aime ton goût de pieuvre qui crache dans ma bouche. 
Je remonte les canaux de ton clitoris gargantuesque.     Géant des eaux troubles. Fier. Rougeoyant.       NEPTUNE !
Laisse-moi le couronner du plein de ma langue ou bien d'un anneau en or.
                        Mon cul vibre.
Je te cherche et te palpe à grandes brassées. Ascensions aquatiques sur le gué, tôt ou tard nous danserons une valse, mes mains dans tes bras, Clitoris !
Le cœur de mon cerveau rayonne. «  Tu sais : quand une boule rouge chatoie en plein centre ».   
   
     Les grains de sables ruissellent sur les fonds marins de l'intérieur de mon crâne.



                      / NOIR TOTAL /
J'ai un cœur à branchies.

Nous sommes des milliers, à quelques centimètres sous la surface de l'eau marine.
Nous sommes des milliers.          Attendre encore.         NOIR.             Seules les peaux visqueuses d'écailles se frottent. Elles brillent.    Me collent, me compressent, glissent contre moi.  Cogne / cogne / cogne / cogne / cogne / cogne. Par milliers nous sommes... tout contre moi.
Attendre encore. Nos cœurs à l'étouffée.      Je frétille / jambes frénétiques /  vibration radieuse.       
                / ECLAIR de lune pleine ! /

Nous sommes des milliers…
Nous sommes des milliers à percer en noir et blanc les tubes de nos bas-fonds marins. Nous relevons la queue !            Bouche vers le bas,  je plonge vers l'abysse.
Vos Corps serrés contre moi.  Lente dilatation du sphincter anal. Nous sommes des milliers. Le muscle circulaire s'entrouvre. Le bulle d'air lui lèche les parois internes. J'écarte le haut de mon corps renversé.     Ouverture finale.     Nous sommes des milliers à la surface de l'eau. Le cul à la surface de l'air.     
              Ultime poussée.        
Ouverture du sphincter anal.             Œil de pieuvre clignotant.    
Une bulle hors de globe.   Nous sommes des milliers.   Les bulles d'air nous fécondent du rien en un vif ' POP'.

Une déferlante claque sur les fonds marins de l'intérieur de mon crâne.  Les grains de sable tapissent. Grattent plus fort encore les parois de mon crâne … à m'en délier la mâchoire  !


        Ma vulve est une raie mantra.  Ses lèvres ondules. Son corps s'étend avec une élasticité aqueuse et musclée.
Lilith ,Abyssale créature,  les cheveux entrailles de corail,    délie ses sphincters .   J'aime ton goût de pieuvre.         Crache dans ma bouche ouverte.     La chute est chaude.         Les jets sont serpentins des tes râles.
Pendant que Neptune en personne m'enfonce son trident !

Vague diaphragme.                 Je salive.
J'ai la chair de poulpe. Crache encore dans mon ventre / mon antre ouverte.         Perle nacrée sur la lèvre inférieure.


La tête remonte à la surface. Verticalité. Cambrure du torse. La tête en arrière, je déploie ma chevelure.  Les jambes se frottent /  les hanches en ellipses continues /  compression en lumière blanche dans mon crâne. 


Je veux que tu colles encore ton abdomen chaud contre le mien.
        Bas-ventre marins symbiotiques.
Mérous siamois.             Frotter les caviars par dessous les écailles.

Rouler les perles le long de nos trompes.            
                            Et Faire Hurler l'hippocampe.



             
2.
... DE MERDE





ÊTRE DE LA MERDE
être du vivant, ETRE DU MORT
DANSER AERIEN splendide
Hésiter. La main dans un fourreau, rigide.
S'ENIVRER de LA MÉCANIQUE du sel.
S'EN BATTRE LES PEAUX.
GÉMICRIER, APNÉE du bourreau.       CHALEUR DE FOURREAU. ODEUR de fourneau. HAMMAN DES PANSES. RESPIRER SANGSUE. FAIRE PARTIE DE LA CHAINE.
DÉRIDER LES PEAUX.
THERMOSTAT MORTUAIRE.
PRENDRE LA TEMPÉRATURE DE LA BÊTE APRÈS L'AVOIR TUÉE.
HALLALI AUX ReS(Is)TANT-ES.
ÊTRE DU SANG CALLÉ.     UNE SARDINE ÉCRASÉE PARMI LES BOEUFS.
ENCORNER À COUPS DE FLAMMES.


 3.
... DE TRANSITION





Invisible

va et vient
va et vient
va et vient
vire au noir
va et vient
va et vient
-invisible-
je pousse
va et vient
le bulbe se glisse
vers toi

dans le noir
il va, il vient
dans le noir
je le sens
il se dresse
-invisible-
le choc des hanches
un creux, un vide
dans le noir
un vide, deux ventres
balancent

sous la moire, je le mire
doux et dur
il tangue
 vers toi
il glisse dans le vide
en toi,
-invisible-
-invisible-
-invisible-

je le devine dans le noir
invisible entre tes hanches

Il est sorti du creux de mes reins
dans le noir,
j'éclipse mes seins
je m'emporte,
il s'allonge,
se phallonge.
Je l'emporte
...

dans le noir

Lumière sous les paupières
tu es là
seule
entre toi et moi
le vide.



4.
...FIL


Inondation d'un fil de coton


Mes fils sont tissés de rouge, minutieusement, entrelacés // c'est assez lacés -  là, las ,lasse, prélassés, lacérés, assez serré, serrer/serrer/serrer //  enlacés, solidaires parmi me congénères.

Je m'étends, je m'étale de tout mon long sur une surface matelassée. Les rayons de soleil gonflent mes rongeurs :  je respire, m'étire de large en large / Je recouvre toute la mousse.

Des vibrations sourdes viennent secouer ma tranquillité... A quelques mètres de moi, deux sources émettent des ondes. Elles glissent sur le plancher, entre les lattes...le lit machine.
D'autres ondes parcourent l'air, plus légères, subtiles / elles font onduler nos corps longilignes, algues textiles, rouges, sur un récif de coton.
JE est aux aguets... immobile Je est état de fil. Une poussée, une force, la pression de deux corps lourds vient distendre mes fibres et celles de mes voisins – nous sommes inexorablement liés dans le mouvement ondulatoire de nos maillages et de leurs deux masses.

Je m'étends et m'étire à nouveau au gré de leur danse, de leurs corps tournés, retournés, pris en tourbillon dans un va-et-vient géométriquement courbe dont les formes n'ont de cesse de se créer, s'effacer, se recréer.
Les vibrations mangent toute la pièce.  se croisent. Les ondes percutent les murs, les étoffes, se cognent et s'entremêlent comme une réplique invisible et immatérielle de nos fils projetés dans une toile tout aussi vibrante, dont les molécules s'agitent au tempo des deux corps.
Ils continuent tous deux leurs mouvements saccadés et fluides et se glissent dans un coin. L'un replier sur l'autre, l'un englobant l'autre laissant derrière eux quelques gouttes salines mélangées couler de leurs peaux sur les fibres de mes semblables.
Je suis encore acrobate de mon propre corps, détendu, serpentant, pris de spasmes et de soubresauts... Emporté par leurs mouvements, je me laisse entraîner par leur rythme et leur poids au-dessus de moi. Emporté, je savoure cette danse enivrante, je vie, je tressaille, je m'emporte, je divague...

Une vague, un torrent, une chute d'eau saline soudain inonde la plaine où nous nous perdions dans les vibrations du mouvement. Une seconde déferlante nous recouvre tout entier, nous sommes submergés. Les ondes prennent alors une autre teinte, elles ruissellent dans nos corps devenus corail. Les vagues se déchaînent et je suis parmi les flots. 
De l'autre côté de mon corps, une autre source, encore, jaillit, éclabousse mes tissus, s'imprégner dans mes dernières molécules cotonneuses asséchées. Tout mon corps ondule à nouveau comme s'il était guidé par les courants des fonds marins... ne manque que le sable qui crisse sous moi.
Une goutte, une perle sauvage s'abat sur moi. JE est Un collier, une pluie de perles marines se dépose sur la surface du drap. Tout se fige. Reste l'imperceptible écho des corps en apesanteur et les souffles saccadés.

Tout est eau... dans mes fibres, sur leurs corps en fusion... perles et marais salants.



5.

... CREATION

Il y a eu la première sécrétion de la mer (au temps où tout était flaque - ether – combustion). Elle a ouvert grande sa gueule, sa goule ! Elle a craché un morceau de son arrière crâne, deux osselets minuscules qui lui tenait la tête trop verticale.
Les deux jumeaux accolés ont été projetés dans l'ether : combustion.
La mer s'est applatie. La tête s'est couchée à l'horizontale.
Ether et Combustion, à la vue des jumeaux se sont confrontés dans un éclair. Electricité dans les gouttes de vapeur de Mer.
Ils ont dans leur combat fulgurant, craché une masse, mi-molle / mi-os / mi-chair / mi-os découverts.
La Mer s'est allongée. Elle a été transpercée par un roc. Les deux jumeaux ont volé. Puis, ils ont atterri.
Le poids de l'Ether, est tombé, comme un roc combustion totale sur les jumeaux. Ils sont restés planté là, à la limite de l'immobilité.

La masse mi-chair / mi-os découverts a flotté longtemps dans l'Ether. Puis s'est allongée, devenue dure, colorée, elle s'est divisée en membres. 6 longs et deux courts externes. Les longs sont devenus des bras verticaux et des jambes en angles droits vers le sol, prolongés dans un tronc à l'arrière, et aussi deux pairs d'ailes sombres et flottantes.
Les petits membres, eux, se situent sur le même axe vertical. Entre les deux jambes. Au milieu, un pieds osseux et décharné s'agite.
Au dessus du tronc, une tête. Surplombée d'une couronne – axe circulaire dont la pointe le plus élevée ressemble à la pointe d'un clitoris externe.
Titiller cette zone agite les ailes et fait trembler l'AXISATLAS.



6.
... LARMES INDUSTRIELLES


Les larmes des usines sont des chutes torrentielles
Leurs hurlements berceaux brassés
Drache de béton et bulles de savon
Air Liquide
Nappe Percée
Rideau de Neige éphémère continu

Une poignée de mousse s’envole
À l’horizon des pylônes (électriques)
Surplombant le canal morne
Les herbes hautes ploient à la brise couloir
Il neige de l’écume (industrielle) sur Charleroi

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